Bouddhisme et
Franc-Maçonnerie
Editions L'Harmattan

De Christophe RICHARD

Préface de Jean-Robert RAGACHE, ancien Grand Maître du Grand Orient de France

   Bouddhisme et Franc-Maçonnerie de Christophe Richard est de ces livres qui ne laissent pas indifférents. L'auteur, lui-même bouddhiste et franc-maçon, opère un rapprochement des plus intéressants entre ces deux formes de spiritualités. Après avoir rappelé ce qu’est le bouddhisme et ce qu’est la franc-maçonnerie, l’auteur se pose la question de savoir s’il existe vraiment des similitudes entre bouddhisme et franc-maçonnerie, comme beaucoup le prétendent aujourd’hui, et si le bouddhisme peut, lui aussi, être classé du côté des offres de réflexion intérieure non religieuses. Parmi les points communs, Christophe Richard évoque l’absence de dogme, l’éthique, une vision similaire du don, le souci d’égalité, l’initiation ou encore les symboles. Est-ce à dire, pour autant, que le bouddhisme est, comme la franc-maçonnerie libérale, une spiritualité laïque ? Pour Christophe Richard, on en est loin, dans la mesure où, selon lui, le bouddhisme n’en demeure pas moins, quoi qu'on en dise souvent, une religion.

AUTEUR

   Pour y avoir été formé très jeune par un guide spirituel authentique, Christophe RICHARD connaît fort bien le bouddhisme tibétain. Par ailleurs, à l’âge de 31 ans, il fut reçu franc-maçon dans une loge du Grand Orient de France, la principale obédience maçonnique française. Aujourd’hui, poursuivant son cheminement spirituel tant bouddhique que maçonnique, il diffuse le bouddhisme tibétain dans l’hexagone et œuvre activement au sein de la franc-maçonnerie normande.

SOMMAIRE DE L’OUVRAGE

Préface de Jean-Robert RAGACHE
Introduction : De la Claire Lumière à la Grande Lumière
Première partie:
I/ Qu’est-ce que le bouddhisme ?
II/ Qu’est-ce que la franc-maçonnerie ?
III/ La franc-maçonnerie et le bouddhisme : deux formes de spiritualité ?
A) Franc-maçonnerie et spiritualité.
B) Bouddhisme et spiritualité.
Seconde partie :
I/ Vous avez dit parfait ?
II/ De l’universalisme comme principe.
III/ Une éthique proche ?
IV/ Deux chemins initiatiques ?
V/ Deux voies symboliques ?
Conclusion : Sous le soleil et la lun.

 
Livre
Livre Bouddhisme et franc-maçonnerie
Détail de l'ouvrage

BOUDDHISME ET FRANC-MAÇONNERIE
 Christophe Richard
Préface de Jean-Robert Ragache, ancien Grand Maître du Grand Orient de France
 

Broché - format : 13,5 x 21,5 cm
ISBN : 978-2-343-14522-8 • 12 avril 2018 • 108 pages 
EAN13 : 9782343145228
EAN PDF : 9782140087257 

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Bouddhiste et Franc-maçon 
Article de Christophe RICHARD
paru dans la revue Compagnons du Dharma
été 2018

   J’ai découvert ce que je croyais être le bouddhisme tibétain à travers la lecture des ouvrages de Lobsang Rampa (1910-1981), un photographe anglais qui prétendait être né au Tibet et qui mystifia bon nombre de ses lecteurs, parmi lesquels je fus. J’avais alors treize ans. Fasciné par le Pays des Neiges et ses lamas, j’ai cherché à savoir s’il y avait des religieux tibétains en France. Ayant contacté, pour cela, la « Société des Amis du Bouddhisme », dont je trouvais l’adresse dans l’annuaire téléphonique, je reçu assez vite une lettre de sa présidente datée du 16 septembre 1975, dans laquelle elle me communiquait l’adresse de Kagyu Dzong, la Citadelle de la Tradition orale. Cela ne faisaient que quelques mois qu’à la demande de Sa Sainteté le XVIème Karmapa (1924-1981), hiérarque de l’école Kagyu, le Vénérable Kalou Rimpotché (1905-1989) avait établi, à Paris, la Citadelle de la Tradition orale, soit le premier lieu de pratique du bouddhisme tibétain avec, à sa tête, un certain lama Karma Gyourmé (né en 1948). M’y étant rendu, j’eus la chance de rencontrer ce jeune lama qui m’enseigna le bouddhisme tibétain, le véritable, et non celui inventé de toutes pièces par Lobsang Rampa.
   Mais ce n’est pas tout, dans la mesure où, grâce à lama Karma Gyourmé, je pus faire la connaissance du Vénérable Palden Néhnang Pawo Rimpotché (1912-1991), qu’il invita à séjourner à Paris. C’est ce grand sage qui me conféra les voeux de Refuge, la cérémonie en question marquant mon entrée officielle au sein du bouddhisme tibétain. Par chance, l’un de ses disciples fortunés offrit à Pawo Rimpotché une propriété perchée sur les hauteurs du village de Plazac, en Dordogne, où il s’installa avec deux moines. Quasiment à chaque vacance scolaire, je lui rendis visite et bénéficia, de la sorte, d’une incroyable formation.
   Dans les années soixante-dix, peu nombreux étaient ceux qui connaissaient le bouddhisme tibétain. Beaucoup d’ailleurs confondaient celui-ci avec l’« Association Internationale pour la Conscience de Krishna », une secte particulièrement active à cette époque. Je me souviens fort bien avoir vu inscrit sur les murs des petits villages périgourdins , proches des centres érigés dans la région, dont celui de Pawo Rimpotché : « Lamas go home » ! On était à ce moment-là dans l’incompréhension et donc la méfiance la plus totale.
   Depuis, le bouddhisme a conquis quantité de nos concitoyens. Plus qu’une mode, il attire des personnes sincèrement désireuses de suivre les conseils du Bouddha qui, il y a trois millénaires, s’est fixé pour tâche de permettre aux Hommes de rendre manifeste la Perfection qui sommeille en eux et de les affranchir tant de la douleur physique que de la souffrance morale.
   De mon côté, ayant pu approcher très tôt, en plus de mon guide spirituel, de nombreux lamas, qui avaient tous été formés au Tibet, j’eus ainsi l’opportunité de côtoyer des personnalités hors du commun. Indéniablement, elles m’ont marqué, pour ne pas dire influencé.
   Lorsque mon guide spirituel décéda en 1991, j’avoue avoir connu un grand désarroi. C’était pour moi la deuxième fois que je perdais un être cher, mon père ayant disparu dans un accident d’avion lorsque je n’étais âgé que de 5 ans. Fort heureusement, je reçus quelques mois après la disparition de Pawo Rimpotché une invitation pour assister, à Lisieux, à la conférence d’un certain Jean-Robert Ragache, alors Grand Maître du Grand Orient de France. Je relate, dans mon dernier livre, Bouddhisme et Franc-maçonnerie aux éditions L’Harmattan, comment les choses se sont passées :
« Malgré un timing serré, je parvenais à me rendre sur place. Et là, quel ne fut pas mon étonnement de découvrir une tradition initiatique qui semblait compléter à merveille ma pratique bouddhique ! Les propos du Grand Maître étaient clairs, cohérents et l’orateur charismatique. Et c’est ainsi qu’il me fut donné, quelques mois plus tard, de vivre un événement décisif.
   C’était le mardi 03 novembre 1992, date à laquelle il me fut donné de contempler la Grande Lumière ! Ce soir-là, en effet, je fus créé franc-maçon et constitué Apprenti. J’appartenais désormais à une loge du Grand Orient de France, soit de la plus ancienne et de la plus importante obédience d’Europe continentale (en nombre de membres). J’avoue avoir été extrêmement impressionné. Tant de beauté et de solennité ! Et surtout, quel programme : un franc-maçon se devant de combattre ses erreurs tout autant que ses passions, de travailler au perfectionnement intellectuel et moral de l’humanité, via sa propre amélioration ! Il faut savoir que, quinze ans auparavant, j’avais pris auprès du Vénérable Pawo Rimpotché, les voeux de Bodhisattva, de Héros-pour-l’Éveil ou d’Aspirant-Bouddha. Ce qui signifie que je m’étais engagé à me dévouer au service des autres, à constamment les considérer avec les yeux de l’amour et de la compassion, à être équanime et toujours joyeux en leur compagnie et à consacrer ma vie à la libération de leurs souffrances mentales et de leurs douleurs physiques. Or, voici qu’on me proposait de préparer, avec d’autres, l'avènement d'une société meilleure et plus éclairée. Cela ne pouvait mieux tomber ! » (pp. 17-18).
   A compter de ce moment là, bouddhisme et franc-maçonnerie furent pour moi deux formes de spiritualité complémentaires. L’ouvrage que je viens de publier essaie d’en témoigner. Après avoir rappelé ce qu’est le bouddhisme et ce qu’est la franc-maçonnerie, je me suis posé la question de savoir s’il existe des similitudes entre bouddhisme et franc-maçonnerie. Parmi les points communs majeurs, j’ai pointé l’absence de dogme, l’éthique, une vision similaire du don, le souci d’égalité, l’initiation ou encore les symboles. Mais, est-ce à dire, pour autant, que le bouddhisme est, comme la franc-maçonnerie dite libérale à laquelle je me rattache, une spiritualité laïque ? Je pense que l’on en loin, dans la mesure où le bouddhisme n’en demeure pas moins, quoi qu'on en dise souvent, une religion. En tant que spiritualités, franc-maçonnerie et bouddhisme visent un même but : l’amélioration de l’individu. Francs-maçons et bouddhistes partagent, en fait, un idéal de perfection quasi identique. Par ailleurs, tous deux ont une vocation universaliste, proposent des initiations, ou encore font appel à des symboles.
   Toutefois, l’étude des rapports entre bouddhisme et franc-maçonnerie et le fait de souligner leurs connexions ne doit pas, pour autant, maquer leurs dissemblances, celle-là même qui font leurs spécificités. Rapprocher n’est pas assimiler ! Laissez-moi citer trois différences, en guise d’illustration.
   Premièrement, les moyens mis en oeuvre pour s’améliorer ne sont pas comparables. Dans le bouddhisme, on trouve des méditations en tant que travail solitaire sur soi et en franc-maçonnerie des échanges avec autrui, encadrés par un rituel et tournant majoritairement autour de travaux sur le symbolisme. Même si la démarche du franc-maçon se conçoit d’abord comme individuelle, elle prend principalement forme au contact d’autrui. Sans travail en loge, il n’y aurait pas de franc-maçonnerie. Le travail initiatique en franc-maçonnerie suppose autrui et cela davantage que dans le bouddhisme.
Autre dissemblance : la grande distance qui sépare rituels et initiations maçonniques des rituels et des initiations bouddhiques, vu qu’il s’agit de rituels et d’initiations se déroulant dans un cadre religieux.
Enfin, vous l’aurez saisi, le bouddhisme est, à mes yeux, une religion et non un courant spirituel laïc. Certes, on a affaire à une religion d’un type un peu particulier car sans dieu, ou encore sans dogme, mais une religion quand même. Par où l’on ne peut que constater que si, effectivement, il existe bien des similitudes entre bouddhisme et franc-maçonnerie il serait, cependant, erroné de vouloir les joindre.
   Mais que l’on ne se méprenne point sur mes propos. Ceux-ci n’ont rien de péremptoires. Ils ne font que lancer le débat qui, je l’espère, sera des plus riches. 
                                                                                                                              Christophe RICHARD

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